Entre 1909 et 1949 il a participé trente-huit fois aux expositions de cette société et adressé plus de cinquante œuvres, très souvent de grand format. L'État s'est porté acquéreur, entre 1913 et 1952, de vingt-trois de ses œuvres dont une grande partie se trouvait dans des musées ou lieux publics en France et à l'étranger: États-Unis, Russie, Allemagne… En 1939 il est nommé conservateur du musée Roybet à Courbevoie. Canniccioni a peint son île d'une manière originale, s'attachant à en montrer les habitants avec leurs coutumes et traditions. Son regard est bien différent de celui des autres artistes de son époque. Pierre Claude Giansily, conservateur des antiquités et objets d'art de la Corse-du-Sud. La Douleur d'Orphée La scène se situe après la sortie des Enfers. Orphée vient de perdre Eurydice et Charon lui a refusé un nouvel accès aux sphères infernales. Le sujet, tiré du Livre X des Métamorphoses d'Ovide, se déroule sur les hauteurs du Rhodope et de l'Hénus où Orphée chante sa douleur d'avoir perdu, pense-t-il à jamais, son aimée.
La Douleur D Orpheefestival.Com
Il rencontre aussi Auguste Rodin et André Dunoyer de Segonzac à l'atelier d'Isadora Duncan, où il exécute des croquis de la danseuse. En 1907, Charles Malfray est admis à l'École des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de Jules Coutan. Mais, déçu par l'enseignement reçu, il le complète en dessinant sur le motif, dans la rue, et particulièrement sur les quais. C'est donc en élève libre et affranchi qu'il poursuit sa scolarité, interrompue entre 1908 et 1910 par son service militaire. À partir de 1912, il concourt pour le prix de Rome, et en 1914, présente La douleur d'Orphée, dit le Chant du Poète, au prix Chenavard. Ce concours annuel [1], ouvert aux élèves les plus modestes afin de leur fournir un soutien financier, laisse le sujet au libre choix des élèves. Il semble que Malfray commence à travailler à son sujet dès 1913, et l'on ne sait pas dans quelle dimension il l'a présenté au jury: en petite nature, comme pour le bronze étudié ici, ou au double, en format monumental, comme pour le plâtre conservé au musée des Beaux-Arts d'Orléans.
La Douleur D Orphée 1
Le fleuve au loin chantait sous le fardeau léger. Le gai zéphyr s'émut; ses ailes amoureuses
Baisaient les cordes d'or, et les vagues heureuses
Comme pour l'arrêter, d'un effort doux et vain
S'empressaient à l'entour de l'instrument divin. Les récifs, les îlots, le sable à son passage
S'est revêtu de fleurs, et cet âpre rivage
Voit soudain, pour toujours délivré des autans,
Au toucher de la lyre accourir le Printemps. Ah! que nous sommes loin de ces temps de merveilles! Les ondes, les rochers, les vents n'ont plus d'oreilles,
Les cœurs même, les cœurs refusent de s'ouvrir,
Et la lyre en passant ne fait plus rien fleurir. Louise ACKERMANN. ❖ Arts
Affiche d'Orphée de J. COCTEAU
Le mythe d'Orphée et d'Eurydice a beaucoup inspiré les artistes aussi bien sculpteurs, peintres, poètes que musiciens de l'antiquité jusqu' à nos jours. On peut retrouver six thèmes:
- Orphée musicien qui charme les animaux
- Eurydice mordu par le serpent
- Orphée aux enfers en présence d'Hadès et de Perséphone et parfois d'Eurydice
- La perte d'Eurydice en sortant des Enfers avec Hermès qui vient la reprendre
- la tristesse d'Orphée
- la mort d'Orphée
L'épisode d'Orphée déchiré par les Ménades était le thème des Bassarides, une tragédie perdue d'Eschyle.
La Douleur D Orphée La
L'amour est au centre de toute société quand on y songe; sans amour, pas d'unions, pas de naissances, pas de vie. Sans amour, il n'y aurait ni passion, ni désir, ni bonheur, ni tristesse, ni déception… Puissant et versatile, l'état amoureux peut aussi bien nous donner des ailes que nous couper les jambes. Mais une chose est certaine, nous ne pourrions vivre sans amour. Le mythe d'Orphée nous montre de manière assez évidente que l'amour nous permet d'affronter tout, même la mort. Que pour l'être aimé, nous serions prêt à renverser les montagnes, à décrocher la lune, à traverser des océans. Cependant, l'Homme reste l'Homme… Il est mortel. Il naît, il vit, il meurt, et rien ne peut aller à l'encontre de ce cycle naturel. Même l'amour, s'il est capable de lutter contre la mort, devra s'avouer vaincu face au fait de faire revivre physiquement l'être aimé. Oui, la mort fait peur, c'est un départ vers l'inconnu, mais elle fait partie de l'ordre naturel des choses. Et ce mythe explique qu'il est vain de lutter, de croire que l'on peut être plus fort qu'elle.
Sa composition Édith retrouve le corps d'Harold après la bataille d'Hastings, présentée au même salon en 1910, est achetée par le musée de Leipzig (œuvre détruite). En 1911, il présente au Salon le très grand triptyque Retour à la terre acheté par l'État en 1913 et déposé au Musée Fesch. La même année, il obtient une bourse de voyage qui lui permet de découvrir l'Italie. Grâce à divers autres prix, il se rendra aux Pays-Bas et en Espagne. Il est mobilisé en 1915 et combat sur le front de l'Est à Flirey et à Verdun. Dès 1919, il adresse au Salon Le soir, paysage corse et Au poste d'écoute devant Flirey (localisations actuelles inconnues). De nombreuses médailles et récompenses jalonnent sa carrière au sein de la Société des Artistes Français, dont une médaille d'or en 1924 pour Femmes corses à la fontaine (localisation actuelle inconnue) et une médaille d'or à l'Exposition Internationale de Paris, en 1937. Membre de la société des Artistes Français, il en est pendant de nombreuses années membre du jury de peinture.