C'est la raison pour laquelle le fonctionnaire s'adressant à un subordonné dira, s'il désire appuyer quelque peu sa demande: Je vous prie de vouloir bien... et qu'il (sic) demandera à son supérieur de bien vouloir ". Plus loin (p. 119), R. Catherine constate que l'administration abuse du " bien vouloir " et que, dans une réponse à une demande, l'emploi de cette formule (" Vous avez bien voulu me demander... ") est le plus souvent incorrect et injustifié, car ce n'est pas un geste de bon vouloir qui a guidé le demandeur. Selon le général Pamart, l'usage militaire établit " une distinction très forte " (? Je vous demanderai de bien vouloir agreer. ) entre bien vouloir, qui fait appel à la bienveillance d'un supérieur, et vouloir bien, qui est l'expression vers (? ) le subordonné d'un désir que celui-ci devra considérer comme un ordre qu'on lui sera très reconnaissant d'exécuter " (Vie et langage, no 99). Cependant, Albert Dauzat, dans son Guide du bon usage (p. 197), a montré que les avis des militaires sont loin d'être unanimes sur ce point.
Je Vous Demanderai De Bien Vouloir
Pour ces verbes, en principe, le conditionnel ne convient pas sauf si une condition explicite ou implicite le justifie. On utilise le présent ou le futur (selon le contexte). Je te demande/prie/suggère/propose/ordonne/commande de ranger ta chambre. Papa te demande/prie/suggère/propose/ordonne/commande de ranger ta chambre. Nous te demandons/prions/suggérons/proposons/ordonnons/commandons de ranger ta chambre. Je te demanderai/prierai/suggèrerai/proposerai/ordonnerai/commanderai de ranger ta chambre. Papa te demandera/priera/suggèrera/proposera/ordonnera/commandera de ranger ta chambre. Quelles est la bonne orthographe du verbe : demanderai/ais ? (Page 1) – Écriture et langue française – forum abclf. Nous te demanderons/prierons/suggèrerons/proposerons/ordonnerons/commanderons de ranger ta chambre. Le conditionnel ne convient pas comme on le voit bien ici:
Papa te demanderait/prierait/suggèrerait/proposerait/ordonnerait/commanderait de ranger ta chambre. Nous te demanderions/prierions/suggèrerions/proposerions/ordonnerions/commanderions de ranger ta chambre. Naturellement, en raison de la confusion phonétique répandue entre ais et ai, beaucoup de francophones finissent par confondre futur et conditionnel à la première personne du singulier et commettent la faute à l'écrit.
Ici, le contexte du troisième exemple avec "suggérer" ne me semble pas, a priori, différent des deux premiers exemples et je n'emploierais pas le conditionnel. Cela dit, il est exact que parfois, comme je l'ai dit plus haut, "suggérer" s'accommode plus volontiers du conditionnel parce qu'il peut plus volontiers sous-entendre une condition implicite. Mais il ne s'agit pas, alors, d'un conditionnel d'atténuation ou de politesse, mais d'un simple conditionnel normal, un conditionnel... Je vous demanderai de bien vouloir signe. de condition. Les règles les plus sûres à suivre me semblent les suivantes. Les verbes aimer, souhaiter, vouloir et analogues connaissent clairement un conditionnel d'atténuation, de politesse. Ce conditionnel est indépendant de toute condition implicite ou explicite. On peut vérifier qu'il fonctionne très bien en changeant la personne conjuguée: au lieu de la première du singulier qui entraîne tant de confusion, prendre la troisième du singulier ou la première du pluriel. J'aimerais/souhaiterais/voudrais que tu ranges ta chambre.