Marcel Barbeau quitte Montréal pour Rouyn-Noranda, où il est embauché à l'École des arts et métiers pour y enseigner le dessin dans le cadre d'un remplacement temporaine de quelques mois [ 6]. Le divorce est prononcé en son absence, après plusieurs années de recherches infructueuse de Claude-Armand Sheppard, avocat de Marcel Barbeau, à la cour supérieures de Montréal. le 3 juin 1974. François Hébert, l'éditeur qui a publié la réédition du recueil Aurores Fulminante en 1980 raconte que « Suzanne Meloche elle est allée vivre à New York en 1956 pour pratiquer l'action painting. » Durant les années 1957 et 1958, Meloche se rend en Europe et travaille à l'ambassade du Canada à Londres pour ensuite se rendre à Paris [ 7]. Au début des années 1960 elle vivra à Brookline Village, une petite ville en banlieue de Boston, en compagnie d'un homme prénommé John. Quatre lettres envoyées à cette époque à Michel Lortie en témoignent, ainsi que la vente d'une toile à un musée montréalais. En 1961 elle expose sa toile MÉTRONOME au salon du printemps de Montréal.
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« Tu assistes immobile au rituel, comme si tu étais au théâtre. Tu t'extrais volontairement du tableau. Tu t'expulses. Ce soir-là, tu annonces à Marcel que tu pars. [6] »
Cette décision sera une des plus importantes dans la vie de Suzanne Meloche. Elle abandonne Mousse auprès de la famille et François auprès d'inconnu. Suzanne a pris la décision de ne pas avoir une existence normale, elle veut profiter de la vie et sa vie de famille l'en empêche. De 1952 à 1956, Suzanne ne fera pas place à l'abandon, mais plutôt à plusieurs moments de fuite. Tout d'abord, elle s'en ira en Gaspésie avec l'amant de Marcelle et occupera le poste de postière. Lorsque l'hiver s'installera, violent et ardu, elle décidera de donner sa démission et de retourner à Montréal. Toutefois, peu de temps après son retour à Montréal, elle a peur de prendre racine, donc elle annonce à Peter, son amant, qu'elle s'en va. Peter la suit et ils partent pour Bruxelles. La vie est pourtant difficile en Europe et ils décident d'aller chez les parents de Peter en Angleterre.
21, no. 1/2 (1994), 7-20. Rose Marie Arbour, Le cercle des automatistes et la différence des femmes, Études françaises, Volume 34, numéro 2-3, automne-hiver 1998, p. 157-173. [ lire en ligne] Évelyne Voldeng, Les aurores fulminantes par Suzanne Meloche, in Gaétan Gervais et Jean-Pierre Pichette (dir. ) Dictionnaire des écrits de l'Ontario français: 1613-1993, Ottawa, Presses de l'Université d'Ottawa, 2010, 75-76. Accès via Google Books. André-G. Bourassa, Surréalisme et littérature québécoise, Les herbes rouges, Montréal, 1986, 623 pages. Notes et références [ modifier | modifier le code] Notes [ modifier | modifier le code] ↑ Contrairement à ce qui est parfois affirmé à tort sur le web, ce François Barbeau, né en 1951, est différent de l'homme de théâtre François Barbeau, né en 1935. Références [ modifier | modifier le code] ↑ (en) « Suzanne Meloche », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, 2011 ( ISBN 9780199773787) ↑ François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois.
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Elle a donc abandonné ses enfants pour aller vivre sa vie, de Londres à Bruxelles en passant par New York et le sud des États-Unis, sœur d'armes des militants noirs des droits de la personne… L'aventure, c'est l'aventure, quoi. Sauf que cette absence a considérablement ses enfants. Manon fut confiée à la famille. François fut donné en adoption. Manon, documentariste primée (), a « survécu » à cette absence de sa mère. François, non: il l'a toujours cherchée, de l'enfance à l'itinérance., c'est un récit qui m'habite encore, une semaine après l'avoir terminé. Parce que l'état de parent m'habite, bien sûr, m'habite chaque heure du jour et de la nuit. Parce que le ton est ensorcelant, aussi: Barbeau-Lavalette raconte Suzanne à la deuxième personne du singulier. Première phrase du livre: « La première fois que tu m'as vue, j'avais une heure. » Donc, « tu », c'est Suzanne, « je », c'est Anaïs. Tout au long du récit, la petite-fille raconte en s'adressant à feu sa grand-mère. L'impératif est en filigrane: le « tu », c'est parfait pour les reproches… Suzanne Meloche espace ses visites et ses appels, occupée à vivre sa vie, ses amours et ses aventures.
Un destin pas banal, il faut le dire. Ouverte sur le monde, dirait-on aujourd'hui. Mais à quoi bon traverser le siècle en héros – j'englobe les hommes dans ce constat –, à quoi bon embrasser le monde si tu fermes la porte de ta vie à tes enfants? Bah, non, Suzanne Meloche, désormais vieille femme, a bien ouvert la porte à sa fille et à sa petite-fille désormais adulte, quelques années avant sa mort… Elle les a laissées entrer, leur a poliment fait la jasette dans son appart d'Ottawa, désormais résolument bouddhiste. Quand mère et fille sont parties, elles sont allées patiner sur le canal Rideau pour décanter, pour se remettre du choc de cette rare rencontre avec cette Suzanne fuyante dont elles portaient si pesamment l'ombre… Puis, quand mère et fille sont sur la glace du canal, le téléphone de Manon sonne. Je cite la suite: « C'est toi. Tu lui dis de ne plus faire ça. Tu lui dis que tu ne veux plus nous revoir, jamais. » J'ai beau chercher, ça fait longtemps que je n'ai pas lu quelque chose de si violent.
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A. S. /S. C. Les membres du jury en étaient Paul-Émile Borduas, Fritz Brandtner et Marian Scott. Des œuvres de Mousseau et de Riopelle s'y trouvaient également présentées. De 1944 à 1947 elle entretient une correspondance avec le poète Claude Gauvreau. Son absence parmi les signataires du Refus global, le manifeste emblématique du mouvement, contribue à rendre compte de sa relégation au second plan dans l'histoire de l'art et de la littérature du Québec: « les femmes ne durent qu'au fait d'avoir signé le Refus global d'être reconnues comme automatistes et, conséquemment, de passer à l'histoire [ 3] ». De 1947 à 1948 elle travaille comme éditrice chez Serge Brosseau. Durant l'été 1952, Meloche rompt avec son mari: « Elle ne supportait plus ni sa jalousie, ni son amour exclusif, ni l'asservissement au devoir familial. (... ) Elle avait soif de liberté et rêvait d'aventures et d'amours nouvelles [ 4] ». Sa fille, Manon (née en 1949) est confiée à la famille de Barbeau alors que François (né en 1951) [ 5], [ note 1] est confié à la famille Meloche qui le place en adoption.
Les rejetés [ modifier | modifier le code]
Elle rencontre Katerine Mousseau, fille de Jean-Paul, qui bien que rejetée par son père à dix ans, a su faire sa vie solidement. Puis Manon interroge son père. Sur le départ de Suzanne, sur la perte de contact avec François... Là, le silence... la gestuelle nerveuse... la rationalisation. « Dans la vie, il faut aller au-delà de ça! »
Renouer [ modifier | modifier le code]
François apprend à Manon qu'il a déjà, vers 18 ans, pu joindre sa mère par téléphone. De son côté, Manon a trouvé un livre que Suzanne a écrit: Les aurores fulminantes. Puis, dans une exposition, en compagnie de Renée Borduas, elle voit un tableau de sa mère: Le pont Mirabeau, presque entièrement rouge. Elle touche la signature: « Meloche 62 ». Émue, elle pleure. Puis, avec Renée, elle part en République Dominicaine rencontrer son frère Paul. Le fils de Paul-Émile Borduas explique: « Papa était un des maillons d'une évolution... d'un cheminement au niveau de la conscience. Ça, c'est vieux de millions d'années, puis ça continue!