Je suis un metteur en scène japonais est donc une hybridation très poussée du genre originel. Prenons un exemple simple: si dans un premier temps le spectacle respecte le partage traditionnel des manipulateurs de la marionnette, un danseur en charge d'un bras et de la tête de la poupée, un deuxième de l'autre bras et le troisième des deux jambes, le fait même que le corps manipulé ne soit pas une marionnette mais un corps humain change beaucoup de choses: «Ce n'est pas le même rapport au poids, ni le même rapport au sol, on ne peut pas porter constamment la personne, elle est donc beaucoup plus dans le sol que la poupée du Bunraku qui flotte, vole, glisse» explique Fanny de Chaillé. Tous ces changements suffisent à modifier le Bunraku pour qu'on soit conduit ailleurs, autre part. Ni en Europe, ni au Japon mais dans un espace intermédiaire, et fantasmatique, où les images du Japon, même teintées de fantaisie, viennent revivifier l'art théâtral occidental. Cette dimension fantasmatique est d'ailleurs parfaitement assumée par Fanny de Chaillé qui interrompt Je suis un metteur en scène japonais par des «espèces de bulles» qui mettent en scène des fantasmes de pacotille, presque des clichés, sur le Japon.
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FANNY DE CHAILLE: « JE SUIS UN METTEUR EN SCENE JAPONAIS » A LA CITE INTERNATIONALE
Fanny de Chaillé / Je suis un metteur en scène japonais / 3 – 21 decembre 2012 / Théâtre de la Cité Internationale. En s'inspirant des codes du Bunraku japonais et en les déplaçant, Fanny de Chaillé met en scène les illusions et les artifices du théâtre. « Il y a quelque temps, je suis tombée par hasard sur le livre de l'écrivain Dany Laferrière, dont … Lire la suite →
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Sans se départir de son humour, Je suis un metteur en scène japonais ose tenir un discours sur le théâtre, sans jamais basculer dans l'entre-soi.
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Avec Gonzo conférence, je décidais de séparer le texte de l'action, le récitant se trouvant parmi les spectateurs; je voulais par là que chacun puisse s'approprier la parole énoncée. Enfin dans Nos illusions perdues, l'ensemble des actions était relayé par la voix, porteuse de narration, sans quoi le geste n'avait plus de valeur. Le geste impliquait une parole qui elle-même impliquait un geste pour les interprètes comme pour les spectateurs. Je veux donc étudier le théâtre japonais à travers des récits pour imaginer d'autres formes de narration que je pressens plus inclusives. Continuer à imaginer ce qu'il est sans en faire l'expérience en tant que spectateur. Inventer à partir de lui une prise de parole, une mise en scène qui inclut en simultané le geste et sa fabrication, l'image et sa construction, l'art et le travail. Minetti de Thomas Bernhard
Dès le début, il y a eu la volonté de me confronter à un texte de théâtre pour mettre cette forme au travail, j'ai donc lu un certain nombre de textes dans cette perspective et je suis tombée par hasard sur Minetti de Thomas Bernhard.
En s'inspirant des codes du Bunraku japonais et en les déplaçant savamment, Fanny de Chaillé met en scène les illusions et les artifices à la base du spectacle théâtral. Le Bunraku est le vieil art japonais des marionnettes. C'est à lui que rêve Fanny de Chaillé, artiste en résidence au Théâtre de la Cité, quand elle s'improvise metteur en scène japonais. Du Bunraku, elle reprend la structure traditionnelle: un récitant qui joue tous les rôles, un musicien qui accompagne les émotions du récitant, des marionnettes de grande taille manipulées à vue par trois manipulateurs. Mais comme elle n'est quand même pas entièrement japonaise, elle introduit de légères et décisives modifications dans l'art traditionnel: la marionnette n'est pas une poupée mais un danseur de chair et d'os, le musicien ne joue pas du shamizen mais du yukulélé, le récitant ne raconte pas une histoire légendaire mais reprend Minetti, un texte de Thomas Bernhard. Pas n'importe quel texte donc, mais l'histoire d'un vieil acteur qui n'a pas joué depuis des dizaines d'années sauf Le Roi Lear et encore devant son miroir.